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Questionner la seconde main - CMCM & Fashion Revolution France

Révéler les faux arguments écologiques, la représentation et les flux de revente de produits de fast fashion par les marques.

A RETENIR

  • Projet - Questionner la seconde main - CMCM & Fashion Revolution France

Description courte

Un projet d'investigation data pour révéler les pratiques réelles du marché de la seconde main en France, porté par le média CMCM et l'ONG Fashion Revolution France.

Description longue

Le projet "Questionner la Seconde Main" vise à analyser et documenter les pratiques commerciales des plateformes et marques de mode dans le secteur de la seconde main, en utilisant l'analyse de données pour mettre en lumière les écarts entre les arguments écologiques mis en avant et la réalité des produits vendus. Cette initiative combine l'expertise de CMCM, premier média spécialisé sur la seconde main, et de Fashion Revolution France, ONG internationale œuvrant pour la transparence dans l'industrie de la mode.

Description du livrable

Une étude approfondie basée sur l'analyse de données de différentes plateformes de seconde main, comprenant des visualisations, des statistiques et des analyses détaillées sur la proportion d'articles réellement de seconde main versus neufs, les pratiques des vendeurs (particuliers vs professionnels), et les stratégies marketing des marques. Ces résultats serviront de base à une campagne de sensibilisation et de plaidoyer.

Contexte et importance du projet

Le projet s'inscrit dans un contexte d'explosion du marché de la seconde main, devenu un segment majeur de l'industrie de la mode représentant plusieurs dizaines de milliards d'euros au niveau mondial. Cette croissance s'accompagne de nouveaux enjeux et défis :

La loi AGEC, qui interdit désormais la destruction des invendus en France, a poussé les marques à développer leurs propres circuits de seconde main. Cependant, ces initiatives soulèvent des questions sur leur authenticité et leur impact réel sur la consommation.

Le développement des plateformes numériques de revente a transformé les pratiques de consommation, mais a aussi ouvert la porte à de nouvelles formes de greenwashing et de marketing intensif qui peuvent paradoxalement encourager la surconsommation.

L'importance du projet réside dans sa capacité à :

  • Apporter de la transparence dans un secteur en pleine mutation
  • Identifier les pratiques problématiques comme la vente de produits neufs déguisés en seconde main
  • Fournir aux consommateurs des outils pour mieux comprendre et naviguer ce marché
  • Alimenter le débat public avec des données concrètes pour influencer les futures régulations

Réalisations pendant la saison

Au cours de la saison d'accélération, l'équipe a réalisé plusieurs avancées significatives :

  1. Développement technique :
  • Mise en place d'une infrastructure de scraping pour collecter les données de vente sur une dizaine de sites majeurs
  • Création d'une base de données pour stocker et analyser les informations récoltées
  • Développement d'outils d'analyse statistique pour traiter les données
  1. Analyse et découvertes :
  • Identification de patterns significatifs, notamment la présence importante d'articles neufs (jusqu'à 58% sur certaines plateformes)
  • Analyse des pratiques des vendeurs, révélant une surreprésentation des professionnels dans le volume des ventes
  • Détection d'anomalies comme des "particuliers" vendant des volumes suspects d'articles neufs
  1. Défis techniques surmontés :
  • Adaptation aux mesures anti-scraping des sites
  • Gestion des changements de structure des sites
  • Harmonisation des données provenant de sources diverses

Résultats et impact

Les premiers résultats de l'étude ont permis de mettre en lumière plusieurs phénomènes significatifs :

Données quantitatives :

  • Sur certaines plateformes B2C, jusqu'à 58% des articles sont vendus comme neufs
  • 70% des articles sur certains sites sont étiquetés comme "neufs avec étiquette"
  • Sur les plateformes mixtes (C2C et B2C), les professionnels représentent 35% des vendeurs mais sont responsables de la majorité des ventes

Impact immédiat :

  • Production de visualisations et d'analyses permettant de quantifier pour la première fois l'ampleur du phénomène
  • Identification de pratiques potentiellement trompeuses pour les consommateurs
  • Création d'une base factuelle pour les futures actions de plaidoyer

Perspectives d'impact à long terme :

  • Alimentation d'une campagne de sensibilisation portée par Fashion Revolution et CMCM
  • Contribution au débat public sur la régulation du secteur de la seconde main
  • Support pour de futures évolutions législatives sur la fast fashion et la seconde main